Plantes invasives aquatiques
On distingue aujourd’hui plus de quinze espèces de plantes invasives aquatiques en France. Ces plantes à croissance rapide se multiplient aussi bien par germination que par bouturage et représentent un réel danger pour nos zones humides. La plus fréquemment rencontrée est la Jussie.
La jussie est une plante aquatique vivace originaire d’Amérique du Sud. Vendue en France pour la décoration des aquariums ou des bassins, elle s’est inévitablement étendue aux milieux naturels locaux, de typologie humide. La jussie possède de faibles exigences écologiques, ce qui la rend particulièrement envahissante ; un sol humide, une exposition ensoleillée ou de mi- ombre lui permet de doubler sa masse toutes les 2 à 3 semaines.
Disséminée en France au milieu du XIXème siècle dans les régions landaise et languedocienne, cette plante jussie s’est étendue depuis vers le nord.
Elle forme des herbiers très denses voire inextricables, éliminant les plantes indigènes, et notamment la myriophylle, qui sert d’abri à la microfaune. Elle perturbe également l’écoulement de l’eau des rivières et favorise ainsi le piégeage des sédiments ou matières organiques, responsables du colmatage des fonds aquatiques.
Mais le redoutable pouvoir invasif de la jussie est surtout dû à la très grande difficulté, de s’en débarrasser et cela pour plusieurs raisons :
- ses racines peuvent s’enfoncer jusqu’à 3 m dans le sol bien que le gel détruise ses parties aériennes ou semi immergées, il suffit donc d’une partie de rhizome protégé par de la boue, sur les berges par exemple, pour que la plante survive.
- la plante se multiplie facilement par bouturage naturel à partir d’un fragment de tige qui régénère une plante entière
- la germination des graines doit constituer un autre moyen de multiplication ;
- enfin, les animaux herbivores indigènes dédaignent cette plante qui ne fait pas partie de leur menu habituel.